« Les Fauves » ou quinze ans de rivalité Sarkozy-Villepin retracées

Publié le par Agir Ensemble

Grâce aux témoignages de François Baroin, Jean-François Copé, Jean-Pierre Raffarin, Patrick Devedjian, notamment, Patrick Rotman évoque, à la manière d’un thriller aux images étonnantes, l’histoire de la droite à travers l’affrontement entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy. Dans cette lutte, qui ne semble pouvoir s’achever que par la mort politique de l’un ou l’autre, la passion et l’irrationnel l’emportent. Ce bras de fer entre deux fortes personnalités éclaire une part de l’histoire récente de la droite en France et insiste sur la dimension passionnelle du combat politique.

Tous les deux nés en politique avec Jacques Chirac, ils vont très vite se détester. En 1995, Dominique de Villepin fut chargé d’organiser la riposte contre les partisans d’Edouard Balladur, « le traître » Nicolas Sarkozy au premier chef: voilà pour le premier acte d’une rivalité jamais éteinte depuis. (c) Afp Tous les deux nés en politique avec Jacques Chirac, ils vont très vite se détester. En 1995, Dominique de Villepin fut chargé d’organiser la riposte contre les partisans d’Edouard Balladur, « le traître » Nicolas Sarkozy au premier chef: voilà pour le premier acte d’une rivalité jamais éteinte depuis. (c) Afp

Fort de plusieurs témoignages de ténors de la droite, « Les Fauves », documentaire de Patrick Rotman, décrit et analyse la profonde et bouillonnante rivalité entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin, héritiers de Jacques Chirac que tout oppose depuis quinze ans.

De la trahison des « Balladuriens » en 1995 à l’affaire Clearstream, de la dissolution de l’Assemblée nationale en 1997 à l’élection de Sarkozy à la présidence de la République dix ans plus tard, ce sont quinze ans d’histoire de la droite française qui sont revisités au travers des destins de ces deux frères ennemis.

Point de révélations au cours des 105 minutes, mais une description soignée et exhaustive de l’ascension et du parcours des deux hommes.

Tous les deux nés en politique avec Jacques Chirac, ils vont très vite se détester. En 1995, Dominique de Villepin fut chargé d’organiser la riposte contre les partisans d’Edouard Balladur, « le traître » Nicolas Sarkozy au premier chef: voilà pour le premier acte d’une rivalité jamais éteinte depuis.

De nombreuses séquences d’archives permettent de revivre tous les petits et grands moments du duel que se livrent les deux hommes, d’une complicité feinte en public aux phrases les plus assassines qu’ils confient en privé.

Plusieurs ténors de la droite, qui sont ou furent proches de l’un ou de l’autre, témoignent également. Avec une certaine liberté de parole pour certains d’entre eux comme Jean-François Copé, François Baroin, Patrick Devedjian ou Jean-Pierre Raffarin.

« Déstabilisation méthodique »

Le dernier, qui parle d’une « violence » qui peut être « extrême » entre les deux hommes, évoque notamment sa nomination à Matignon en 2002, une décision qui, selon lui, blessa et rendit amer Sarkozy, persuadé que la place de Premier ministre devait lui revenir.

Jean-François Copé, lui, parle de la « déstabilisation méthodique » opérée par Sarkozy et Jean-Louis Borloo à l’égard du CPE (contrat première embauche) en 2006 alors même qu’ils étaient tous deux ministres du gouvernement qui avait promu ledit contrat, celui de Dominique de Villepin. « Ils avaient décidé de foutre en l’air le CPE », dit-il.

Auteur de nombreux documentaires sur François Mitterrand et Jacques Chirac notamment, scénariste également de « La Conquête », la fiction vraie sur l’accession de Nicolas Sarkozy à la présidence, Patrick Rotman s’est récemment dit mécontent de l’horaire de programmation.

« Ce documentaire a été conçu, écrit et réalisé comme un film de prime time. Il en a toujours été convenu ainsi », a-t-il assuré à Télérama. « Pour moi, c’est une volonté évidente d’enterrer le film (…) Je ne peux y voir qu’une raison politique. Je pense que c’est une forme d’autocensure, de trouille ».

France 2 a répondu en arguant que les oeuvres n’étaient jamais commandées pour des cases précises et que, compte tenu du sujet, pas forcément le plus rassembleur pour les téléspectateurs, une programmation en deuxième partie de soirée était plus justifiée.

 

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