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Brigitte Girardin, invitée du Grand Débat sur Radio Africa n°1 (1/2)

Publié le par Agir Ensemble

Brigitte Girardin, secrétaire générale de République Solidaire, était, ce jeudi, l'invitée de l'émission Le Grand Débat sur Radio Africa n°1.

Le verbatim de la première partie de son intervention...

Sur les récents événements en Tunisie, en Egypte et en Lybie

Je crois que c’est une chance de voir le peuple arabe se révolter pour des motifs qui sont de principes qui nous sont chers, de liberté, d’égalité. Il faut bien voir que toutes ces revendications sont avant tout économiques et sociales et on ne doit pas en avoir peur. On doit au contraire les accompagner et commencer à aider à préparer l’après-dictatures qui ont sévi dans ces pays.

Je crois que personne n’a vu vraiment les choses, mais je pense qu’il faut maintenant anticiper la suite. Et être au rendez-vous, la France, l’Union Européenne, c’est de l’autre côté de la Méditerranée, on est au premier chef concernés par ces événements et je crois que c’est une grande chance pour notre pays et pour l’Europe de pouvoir être aux avant-postes de ces événements et accompagner ces pays dans ce printemps arabe qu’il faut saluer sans agiter des peurs qui n’ont pas lieu d’être.

Sur la reconnaissance accordée aux opposants lybiens

Ecoutez, moi il ne m’appartient pas de porter des jugements sur la stratégie politique actuelle concernant la Lybie. J’observe qu’il y a Conseil extraordinaire européen qui se tien demain (NDLR : le 11 mars) et qui avait été suggéré par Dominique de Villepin. Donc je me réjouis que ce Conseil ait lieu et je crois qu’il est important que l’Europe prenne position, une position forte, et que la France au sein de l’Europe soit vraiment dans le dynamisme de cette Europe qui en a bien besoin.

Sur le sondage plaçant Marine Le Pen en tête du premier tour de la présidentielle

Je crois que ce sondage est l’expression d’une exaspération des Français. Une exaspération, parce que dans les difficultés qui sont les leurs, ils ont le sentiment que l’on fait diversion en permanence, qu’on ne répond pas à leurs problèmes. Et je crois que derrière la pousée réelle du Front National, il y a surtout un désaveu très fort de ces deux grands partis : l’UMP, au sein duquel un profond malaise se développe depuis plusieurs mois devant ces dérives droitières, et un PS qui est plus préoccupé par la gestion de ses primaires et par la gestion des différents ego qu’il y a au Parti Socialiste que par la difficulté quotidienne des Français.

Et je pense que le Français expriment un mouvement d’humeur, un mouvement de ras-le-bol, de dire : « Ecoutez, déjà en 2007, on nous a pas vraiment donné le choix. Aujourd’hui, on veut nous re-servir un choix identique. Ca suffit ! On veut vraiment qu’on s’intéresse à nos difficultés et qu’on réponde à nos préoccupations du quotidien. » Donc je crois que c’est cela qu’il faut percevoir et c’est pour cette raison qu’en ce qui me concerne, à République Solidaire et avec Dominique de Villepin, depuis 4 ans, qu’est-ce que nous faisons ? Nous tirons la sonnette d’alarme devant cette politique qui, aujourd’hui on le voit bien, ne donne pas de résultats.

N’oubliez pas que dès la constitution du premier gouvernement de Nicolas Sarkozy, il y avait un Ministère de l’Identité nationale. Le message a été donné dès le début, et on a vu au fil du temps que les polémiques se succédaient, les faux débats se succédaient. Et donc cette diversion générale, cette polémique générale permettaient d’occulter les vrais problèmes. Le virage qui aurait été nécessaire en 2008 avec l’arrivée de la crise n’a pas été pris : on a continué la même politique, les mêmes errements. Nous avons été les premiers à dire : « Arrêtons le bouclier fiscal ! » Nous n’avons pas été écouté. Nous avons été les premiers à dire : « Arrêtons avec ce débat sur l’identité nationale, après le débat sur la burqa, après l’affaire des Roms, après ce discours de Grenoble qui a choqué énormément ! » On a tiré la sonnette d’alarme pendant 4 ans. Aujourd’hui, les faits nous donnent raison, les résultats sont là : un Front National à plus de 20% !

Sur les liens entre République Solidaire et l’UMP

Nous n’avons jamais été à l’intérieur de l’UMP. (…) Dominique de Villepin a rendu sa carte de l’UMP, mais République Solidaire a été créé le 19 juin 2010 comme parti indépendant, au-dessus des partis et au-dessus de tous les clivages. Je vous rappelle que nous ne sommes financés que par les cotisations de nos adhérents. Nous n’avons non seulement aucun euro de l’Etat, mais aucun euro venant de l’UMP ou d’un autre parti. Donc nous sommes totalement libres et indépendants. Nous n’avons jamais été rattachés à l’UMP. Nos adhérents viennent de tous les horizons politiques : ils peuvent venir de l’UMP, ils viennent du Modem, ils viennent de tous les partis centristes, ils viennent aussi de la gauche. Chacun arrive avec sa libre identité et la double appartenance ne nous pose pas de problème. Nous nous situons dans le rassemblement gaulliste, au-dessus de tous les clivages partisans.

Sur le projet alternatif proposé par République Solidaire

Depuis fin octobre 2009, nous avons très clairement indiqué que nous souhaitions proposer aux Français une alternative à la politique actuelle. Encore une fois, les faits nous ont donné raison : cette politique ne donne pas du tout les résultats qui étaient attendus et nous avons fait, nous avons commencé à faire un certain nombre de propositions.

Dominique de Villepin, le 14 avril prochain, présentera au Press Club les grandes lignes de son projet et nous aurons avant l’été un programme dans la perspective de 2012.

Nos propositions, vous savez, elles sont très simples. Elles se résument en trois grands domaines :

  • Les institutions, revenir à un certain équilibre de nos institutions : nous avons fait un certain nombre de propositions : diminuer le nombre de régions, revoir le nombre de représentants parlementaires, couper le cordon entre l’exécutif et le judiciaire, revenir à un fonctionnement normal de nos pouvoirs et à un fonctionnement normal de nos institutions.
  • Un deuxième grand sujet qui intéresse les Français : tout ce qui est économique et social. Nous avons fait la proposition d’un revenu citoyen à 850 euros. Je crois qu’aujourd’hui, il y a un besoin de dignité quand il y a 8 millions de Français qui sont en-dessous du seuil de pauvreté et que vous avez 15 millions de Français qui ne bouclent pas leur fin de mois. Je crois qu’il est urgent de revoir un certain nombre de choses et de mettre au cœur de toute réforme la justice sociale, ce qui n’a pas été fait. Si je prends l’exemple de la réforme des retraites, on a vu à quel point cette réforme était injuste, était notamment très nuisible pour les Français qui sont dans une situation précaire et aussi pour les femmes qui sont évidemment les grandes victimes. (…) Cette réforme a été une demi-réforme qui n’a rien réglé et qui, en plus, a créé des injustices supplémentaires, notamment à l’égard des femmes.
  • Et puis, troisième grand volet, je dois dire que la France a besoin d’être enfin indépendante sur le plan international. Nous n’avons cessé de condamner cet alignement sur une politique atlantiste. Nous avons condamné la réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN. Et Dominique de Villepin n’a cessé de faire des propositions fortes pour que la voix de la France soit à nouveau entendue et ne soit pas dans la situation très dommageable que nous connaissons depuis un certain nombre d’années.

A suivre...

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